Né le 11 décembre 1860 à Paris, 2 rue Vivienne, il fit ses études au Lycée Condorcet, puis au Collège de Melun où son oncle sculpta la magnifique fontaine Saint Jean, et obtint sa licence en Droit à l’Université de Paris.
Il abandonna son désir d'être marin pour ne pas inquièter ses parents qui avaient perdu un frère dans un naufrage. Il fut d'abord employé à la Mairie du XVème, puis devint collaborateur de
Monsieur de Haynin, un autre de ses oncles, qui tenait une entreprise de charbon. Il y resta deux ans
Mais en 1882, il exprima dans une longue lettre à ses parents sa réticence pour les affaires et sa répugnance à chercher une clientèle. Incapable de se sentir commerçant ou patron, il se passionna pour la musique, l’art et la littérature
Il accepta alors de travailler comme sténographe puis réviseur jusqu’en 1895 à la Chambre des Députés.
Au cours des années 1887-1888, il suivit les cours de l’Académie Julian où il connut Bonnard et Vuillard ; et les années suivante il fréquenta les cours Colarossi où il se lia avec Albert André,
d’Espagnat, Valtat.
Il épousa en septembre 1892 Léonie Juilien à Saint-Amand Montrond, et leur fille unique Mathilde naquit le 3 janvier 1894 à Clamart.
Faisant suite à Gauguin il occupa l’atelier de Daniel de Monfreid et fit la connaissance de Camille Pissaro qui le présenta à Durand-Ruel. Comme d'Espagnat ou Albert André, Durenne était lié par un contrat d'exclussivité -moral car non écrit- à Paul Durand-Ruel. Se consacrant alors à la peinture, Durenne s’installa en 1901 à Saint Pierre du Vauvray. Ne conduisant pas, il était contraint de transporter ses toiles en train.
Entre 1902 et 1917 il se rendit à Toulouse chez de Monfreid où Arthur Huc, directeur de la Dépêche, et Henri Rachou, conservateur du musée de Toulouse, acquièrent de nombreuses oeuvres.
En 1918 il habita à Endoûme (Marseille), près d’Albert André et sillonna la Provence, l’Italie, l’Ain, la Savoie... pour silloner ensuite en Méditerranée : Rome, Cagnes, Venise,
Martigues...
En 1933 il se posa à Nice où il eu un grave accident qui le paralysa. Et c'est à l'hopitâl qu'il commença à peindre le christ dans la tempête. En 1936 sa femme, sa soeur puis sa mère
décèdèrent.
Entre 1939 et 1944, Eugène Antoine Durenne trouva refuge à Dourgne dans le Tarn, où Dom Robert, prieur de l’Abbaye d’En Calcat, fit son portrait et réciproquement. Durenne décèda le 26 janvier
1944 et Dom Robert célébra sa messe d’enterrement en grégorien.
Ce tableau figurait dans l’ouvrage 629 oeuvres de Renoir à Picasso (éd. Petit Palais, Genève, 1981).
Dans le miroir, on voit apparaître discrètement l’autoportrait de l’artiste.
Collection Oscar Ghez
Archives photographiques du Petit Palais, Genève n° 936